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Rencontre croisée Collectif jeune public/Collectif H/F : compte-rendu de la 1ère table ronde


COMPTE RENDU
RENCONTRE CROISÉE COLLECTIF JEUNE PUBLIC ET HF NPDC
à l'initiative du Collectif Jeune Public et du Collectif H/F NPDC,
à l'Hippodrome de Douai,
mardi 3 avril

Cette première table ronde a réuni 49 participant-e-s.

Table Ronde 1 : Le jeune public : un créneau accordé aux femmes ?
Le jeune public échappe-t-il aux inégalités professionnelles Homme / Femme observées au sein des métiers de la culture ?

Avec : Élise Vigier, Frédérique Loliée, Leslie Kaplan (Théâtre des Lucioles), Estelle Savasta (auteure et metteuse en scène), Blandine Pélissier (membre active H/F Ile de France) et Marie Levavasseur (metteuse en scène, Cie Tourneboulé)

Cyrille Planson (rédacteur en chef La Scène) modérateur du débat passe la parole aux organisatrices du débat pour qu’elles présentent les Collectifs :

Estelle Derquenne Vice Présidente et coordinatrice du Collectif Jeune public Nord Pas de Calais
Le Collectif a 10 ans et regroupe 40 structures de diffusion et production.
Le secteur jeune public est un secteur fortement féminin et l’on peut légitimement se poser la question de la reproduction des stéréotypes liés aux représentations genrées dans ces spectacles.
Le Collectif JP Npdc organise régulièrement colloques et rencontres en association avec d’autres partenaires. Il était temps de se poser la question de la place des femmes. Chose faite en s’associant au Collectif H/F.
Prochaine rencontre le 13 avril 2012 : Détail dans la prochaine lettre.

Jeanne Menguy Présidente collectif H/F NPdC
En mai 2006 paraît le rapport commandé par le Ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS) à Reine Prat « Pour l’égal accès des hommes et des femmes aux postes de responsabilité, aux lieux de décision, à la maîtrise de la représentation, dans le secteur du spectacle vivant », suivi d’un second en mai 2009 « De l’interdit à l’empêchement ». Ces rapports mettent en lumière les inégalités persistantes entre hommes et femmes dans les métiers de la culture 
> Passage objet sonore  H/F
À la suite de cette étude, plusieurs associations H/F voient le jour (Rhône-Alpes, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon …). Dans le Nord Pas-de-Calais, l’idée d’un collectif H/F émane d’une journée thématique organisée en décembre 2009 au Théâtre de l’Oiseau-Mouche / Le Garage à Roubaix : « Résistances à l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde de la culture ».
Depuis 2 ans, des professionneLLEs du spectacle vivant, des artistes, des sociologues, des membres associatifs hommes et femmes se réunissent pour trouver ensemble les moyens de tendre vers l’égalité dans le secteur culturel, et particulièrement celui du spectacle vivant. En janvier 2012, le collectif H/F NPDC s’est constitué en association afin de mener des actions concrètes, en priorité à l’échelle régionale mais également nationale en lien avec la fédération inter-régionale H/F.

Dans la perspective de mettre en lumière les inégalités qui demeurent dans le domaine du spectacle vivant et de briser le plafond de verre qui empêche encore les femmes d’accéder aux postes de direction et aux moyens de production, le collectif élabore une Saison H/F.
Cette initiative concrète  permet aux acteurs culturels de la région de s’engager à mettre en pratique les principes d’égalité homme-femme. Chaque structure culturelle partenaire s’engage à interroger ses pratiques en termes de :

- Gouvernance (constitution d’équipe, politique de recrutement, égal accès au poste de responsabilité, égalité salariale, parité dans les instances de décisions et féminisation des noms de métier)
Diffusion (équilibre de programmations des textes, des mises en scène)
- Production (moyen de coproduction, résidence), et à entreprendre les changements nécessaires pour aller vers une égalité homme-femme.
Remerciements

Reprise parole Cyrille Planson :
Le jeune public : un créneau accordé aux femmes ?
On serait tenté de le croire au vu de l’auditoire de cet après-midi, de la fréquentation des RIDA ou encore de la composition des formations aux métiers de la culture qui voient sortir des futures RP à qui un directeur H confiera un jour la programmation JP.
Même s’il semble y avoir une majorité de femmes dans ce secteur, il réside peu de différences avec le secteur adulte. Les principaux festivals JP, les principaux lieux de diffusion qui font une part au JP sont dirigés par des hommes, les metteurs en scène les plus visibles sont des hommes. Quel rôle reste t’il aux femmes :
-        Le plateau pour jouer des mères ou des enfants ?
-        Les aspects relationnels (transmission, accompagnement et diffusion) ?
Peut-on parler de double peine : être femme et être dans le JP ?

Blandine Pélissier : 2 rapports commandés par le Ministère de la Culture et de la Communication à Reine Prat paraissent en 2006 et 2009.
En mettant au jour des discriminations dont on ne soupçonnait pas l’ampleur, que ce soit au niveau des postes à responsabilité, des programmations, des moyens financiers ou de l’égalité salariale, le premier rapport fait l’effet d’une « bombe ». Suite à cette prise de conscience, des acteurs et actrices de la société civile s’emparent des chiffres et décident d’agir.
C’est la naissance du mouvement H/F, qualifiée d’« événement » par la philosophe Geneviève Fraisse, au regard de son caractère spontané et inattendu. Une première association se crée en Rhône-Alpes en 2008. Des collectifs et associations H/F se forment par la suite dans plusieurs régions (par ordre chronologique : Ile-de-France, Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais, Normandie, Picardie, Aquitaine...) pour se constituer, à l’occasion du Festival d’Avignon 2011, en une Fédération inter-régionale qui compte aujourd’hui 700 adhérents-es.

Le constat
Contrairement aux idées reçues, la culture et les arts du spectacle en France, sont très en retard en termes d’égalité femmes/hommes :
84 % des théâtres co-financés par l’Etat sont dirigés par des hommes
89 % des institutions musicales sont dirigées par des hommes
97 % des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes
94 % des orchestres sont dirigés par des hommes
85 % des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes
78 % des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes
57 % des spectacles que nous voyons sont chorégraphiés par des hommes
86 % des établissements d’enseignement artistique sont dirigés par des hommes

Un déséquilibre qui se décline également en termes financiers :
70 % des compagnies dramatiques subventionnées par le Ministère de la Culture sont dirigées par des hommes.
En 2003, la moyenne des subventions attribuées aux scènes nationales était de 2.096.000 €.
Quand elles étaient dirigées par un homme, cette moyenne s’élevait à 2.347.000 €.
Quand elles étaient dirigées par une femme, cette moyenne s’élevait à 1.764.000 €.
Dans les CDN et CDR, le coût moyen du montage d’un spectacle était de 72.000 €.
Quand le spectacle était mis en scène par un homme, son coût moyen s’élevait à 77.000€.
Quand le spectacle était mis en scène par une femme, son coût moyen s’élevait à 44.000 €.

Quelques exemples emblématiques dans le domaine du théâtre : _
... au Festival d’Avignon : en 60 ans, 60 mises en scène seulement sur 884 ont été signées par des femmes. Une seule metteuse en scène a été programmée dans la Cour d’Honneur : Ariane Mnouchkine (avec 4 spectacles).

... au Théâtre National de l’Odéon -Théâtre de l’Europe :
au cours de 12 saisons, de 1997 à 2009,
100 % des spectacles programmés aux Ateliers Berthier (nouvelle salle)
95 % des spectacles programmés au Théâtre de l’Odéon (grande salle)
73 % des spectacles programmés hors les murs
54 % des spectacles programmés au Petit Odéon (petite salle)
ont été mis en scène par des hommes, soit au total 91% des programmations.
A noter : 0 metteuse en scène programmée de 2002 à 2009.

... au Théâtre National de la Colline, pour les saisons 2008-09 puis en 2009-10, 2 metteuses en scène seulement ont été programmées, et dans le Petit Théâtre.

Le « plafond de verre » ou le « plancher collant » :
Si les femmes ont du mal à accéder aux postes de direction, elles sont pourtant nombreuses à occuper des postes de « seconds ». En effet, 50% des seconds dans les réseaux décentralisés (CDN, CDR et scènes nationales) sont des secondes. Le vivier existe donc, mais l’effet « plafond de verre » joue tout autant dans la culture que dans l’entreprise.

Un marché du travail pénalisant les femmes :
D’après les chiffres qui remontent de Pôle Emploi, une grande majorité des intermittents en rupture d’indemnisation chômage sont des femmes : 80 % des intermittents en rupture de droits en Poitou-Charentes en 2009/2010 sont des femmes.

Quelle évolution depuis ces rapports ?
Après la parution du premier rapport de Reine Prat en 2006, 3 femmes ont été nommées à la direction des 5 théâtres nationaux dramatiques : Muriel Mayette, Administratrice de la Comédie française ; Julie Brochen, Directrice du Théâtre National de Strasbourg ; Dominique Hervieu, co-directrice du Théâtre National de Chaillot avec José Montalvo (jusqu’en juillet 2011).

Mais selon une étude récente sur La place des femmes dans les institutions publiques du spectacle vivant, il semblerait que les déséquilibres restent inchangés.
A noter : 0 femme cheffe d’orchestre programmée en 2011/2012 dans l’Orchestre national de France, l’Orchestre national de Lille, l’Orchestre national de Lorraine, l’Orchestre national du Capitole à Toulouse.
En 2012 enfin, le nombre de femmes à la tête de CDN a encore régressé : sur 33 CDN, 1 seul est dirigé par une femme en 2012 contre 3 en 2005.

Actions :
Le réseau H/F, depuis sa naissance, a développé une série d’actions :
organisation de débats : Festival d’Avignon (2009, 2010 et 2011), théâtres et lieux de création ;
interventions aux tribunes et participations à des colloques à l’invitation d’autres structures ;
lobbying et prise de rendez-vous auprès des organismes professionnels (SACD, CNT, Académie des Molières...) et des tutelles (Mairies, Conseils généraux et régionaux, EPCC, DGCA, DRAC...) ;
dialogue avec nos syndicats professionnels (SFA, Synavi, Syndeac) ;
mise en réseau avec les associations féministes pour faciliter la circulation des idées et des moyens d’action.
extension et dynamisation du réseau H/F dans toutes les régions ;
mise en place de pôles ressources : documentation, veille statistique, lancement de programmes d’études, collecte de données à l’échelle régionale et nationale...
création d’outils de communication : objets sonores, sites, réseaux sociaux, rédaction de tribunes, contributions, revues de presse...
partenariat avec des Universités : Master Egales à Lyon par exemple ;
mobilisation et fédération des théâtres et lieux de création autour de « Saisons Egalité hommes/femmes ».

Plateforme de revendications
Le mouvement H/F demande l’application des lois sur l’égalité professionnelle dans nos secteurs.
Le cadre légal existe déjà, tant en France que dans l’UE :

La loi Sauvadet du 12 Mars 2012, relative à l’accès à l’emploi et à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, fixe à 40% la proportion minimale de nomination de femmes aux emplois d’encadrement supérieur et dirigeant, à l’horizon 2018 ; ainsi que dans tous les conseils d’administrations des établissements publics administratifs. Le même équilibre est imposé dans tous les jurys de recrutement, les comités de sélection et les instances de dialogue social.

Pour que l’égalité femmes/hommes soit placée au cœur des politiques culturelles, H/F a élaboré un ensemble de propositions :
Rendre visibles les inégalités
Produire les chiffres :
généralisation des statistiques sexuées ;
poursuite de la « Mission pour l’égalité h/f » confiée à Reine Prat dans les arts du spectacle par le Ministère de la Culture et de la Communication ;
mise en place d’une mission similaire élargie aux autres domaines de l’art et de la culture, notamment le cinéma et l’audiovisuel ;
traiter la question de l’égalité h/f dans les études du DEPS (Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques du Ministère de la Culture et de la Communication rattaché à l’Insee) ;

Faire connaître ces chiffres et ces réalités :
publication et large diffusion des rapports de Reine Prat ;
tenue d’Assises Nationales pour l’égalité femmes/hommes dans les arts et la culture ;
sensibilisation à la problématique de l’égalité et du genre au sein des écoles publiques d’enseignement artistique et dans les cursus artistiques universitaires. On pourra s’inspirer de ce qui se pratique à l’IEP (Sciences Po.) : depuis 2011 le programme obligatoire du tronc commun prévoit un « Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre » (Projet Presage) ;
financement d’un centre de ressources dédié aux questions du genre dans les métiers des arts et de la culture.

Mettre en place des mesures concrètes pour évoluer vers l’égalité.

Dans les institutions culturelles :
inscrire la question de l’égalité femmes/hommes dans les textes-cadres, lettres de mission et cahiers des charges des institutions qui dépendent du Ministère de la Culture et de la Communication et introduire une obligation de résultats en matière de nominations et de programmation ;
nommer un-e référent-e égalité h/f au sein du Ministère de la Culture et de la Communication (parler de Nicole Pot), des Drac et des services culturels des collectivités territoriales.

Pour les appels à candidatures :
féminiser les noms des métiers dans la rédaction des appels à candidatures ;
mettre en place l’anonymat des candidatures dès que c’est possible.

Au sein des jurys, chez les Inspecteurs Généraux et les conseillers Drac :
affirmer le principe de parité au sein des jurys, des conseils et des commissions qui attribuent subventions, prix, bourses et aides aux artistes et qui décident des nominations aux postes de responsabilités ;
veiller à ce que la présidence de ces mêmes instances soit attribuée autant à des hommes qu’à des femmes, selon un principe de rotation ;
veiller à ce que les postes d’Inspecteurs Généraux au sein du Ministère de la Culture et de la Communication et de Conseillers au sein des DRAC soient équitablement répartis entre hommes et femmes.

Pour l’attribution des moyens financiers :
améliorer la visibilité et l’accès des créatrices aux moyens de production dans les DRAC et les Régions. Par exemple : en Poitou-Charentes, projet de mise en place d’un bonus financier pour les projets portés par les femmes ;
affirmer le principe d’égalité budgétaire entre les structures dirigées par des femmes et celles dirigées par des hommes, mais aussi entre les projets artistiques portés par des femmes et ceux portés par des hommes ;

De façon générale, nous demandons la mise en œuvre d’une politique volontariste afin de réduire drastiquement le déséquilibre entre femmes et hommes à tous les niveaux, comme préconisé par la Résolution du Parlement européen du 10 mars 2009.
Les inégalités invraisemblables qui perdurent dans nos secteurs hautement symboliques soulèvent aujourd’hui un vrai problème de démocratie.


Marie Levavasseur :
Par rapport à la question posée sur cette première table ronde, je souhaite juste faire partager mon sentiment, et ne prétend faire aucune généralité. Pas de témoignage chiffré mais ressenti.
Je ne me suis pas posé la question au début de mon parcours. J’ai fait l’Ecole Lecoq : beaucoup de filles d’où une illusion d’égalité. Au départ on se sent à égalité avec les hommes.
La prise de conscience est arrivée plus tard.
A la conception de notre 3e spectacle nous est venue l’envie de travailler sur le genre. Puis j’ai rencontré  Brigitte Chaffaut de l’ONDA qui m’a remis le rapport de Reine Prat.
Enfin, mon entrée dans H/F m’a permis d’exercer un autre regard.
Aujourd’hui, j’ai pleins de petits exemples, de situations auxquelles je n’aurais sans doute pas fait attention avant, mais où je me dis « tiens, tout ça n’est pas très H/F !!! »

Quelques réflexions provoquant  colère et/ou perplexité :
-        Article dans Télérama sur les nouveaux auteurs JP : on citait seulement 4 auteurs masculins. Responsabilité des médias ?
-        Festival A pas Contés : Table ronde « Comment se renouveler après un parcours de 20 ans ». Constat : à la tribune que des hommes et dans la salle que des femmes. Se pose la question du repérage. Dans ces « endroits vitrines » on ne donne pas la parole aux femmes.
-        Plus récemment dans notre parcours de recherche de production. Tous nos contacts sont des femmes mais elles n’ont pas les moyens de donner des parts de production. Difficultés de rencontrer leurs directeurs. La programmation JP est assumée par des femmes mais elles n’ont pas la responsabilité des budgets de production. Comment analyser ce déficit de moyens de production :
Est-ce parce qu’il n’y a pas de véritable geste artistique dans la création jeune public que nous ne suscitons pas l’intérêt ou la curiosité ou est-ce parce que nous nous adressons à un public de moins de 18 ans et que les spectacles proposées en dessous de cet âge ne mérite pas de véritables moyens de création ?

-        Dernier exemple, je me suis rendue compte après coup qu’en région Npdc, les deux seules Scènes Nationales qui produisent du JP sont dirigées par des femmes.

En conclusion, oui j’ai le sentiment que il y a encore du chemin pour une meilleure répartition H/F, sur les postes à responsabilité notamment.
Même si il y a plus de femmes sur la programmation et en RP, on retrouve dans le JP comme ailleurs les mêmes rapports d’inégalités…Cela peut même paraître plus trompeur parfois.
Le secteur JP comprend plus de femmes qui programment, participent aux débats mais ne disposent pas de tous les pouvoirs : les cordons de la bourse sont tenus par les hommes.
J’en suis aussi venue à me poser la question. Est-ce un hasard si je dirige aujourd’hui une cie JP ? Pour jouer en journée, coté plus pratique ? Non car en JP on tourne beaucoup et donc on est jamais chez soi.
La réalité se situe plutôt à l’endroit du choix et des convictions : création JP : secteur de liberté.

Cyrille Planson : Place de l’homme en tant que créateur dans le secteur Jeune Public ?

Marie Levavasseur : On en croise peu. Nos équipes se féminisent.
Le pari sur la prochaine création : viser une forme plus ambitieuse, un plus grand plateau, mais c’est beaucoup lus difficile à défendre.

Estelle Savasta :
Tout est dit !
L’intitulé de la table ronde questionne autant la place du JP que la femme. Il m’est revenu ce que m’a dit à mes débuts un metteur en scène connu et important pour moi : « Tu ne vas pas faire que du JP, tu as beaucoup trop de talent pour ça ? »
J’ai compris que le JP n’est pas un lieu de pouvoir. Les femmes ont la place parce qu’on nous la laisse.
Attention l’ouverture au JP des Théâtres nationaux va peut-être amener à ce que la place des femmes se réduise ?
La place est laissée aux femmes car ce secteur n’offre pas d’enjeux : pas de visibilité dans les médias, peu d’enjeux financiers, peu de reconnaissance.

Interventions dans la salle ?
Difficultés pour les artistes JP disposant d’une reconnaissance du secteur à disposer de la même reconnaissance  dans le secteur Tout Public ? Notion de ghettoïsation.
Double déficit : Etre une Femme œuvrant dans le  JP. Secteurs cloisonnés.
Ces blocages sont-ils liés à des problématiques générationnelles ?

Cyrille Planson : L’encouragement sous forme de bonus financier à des projets portés par de femmes tel qu’il est pratiqué dans la région Poitou Charente ne contribue t’il pas à dévaloriser ces projets ?

Blandine Pelissier : Nécessité d’imposer des quotas pour que cet état de non droit disparaisse.

Jeanne  Menguy : le bonus est une alternative à la coercition. Encourager aux bonnes pratiques plutôt que sanctionner les mauvaises est un acte pédagogique.

Intervention en salle Françoise Barré, conteuse. On ignore que ce qu’on appelle aujourd’hui les contes de Perrault lui ont été transmis par des femmes et qu’à l’origine le recueil s’appelait les contes de la mère l’Oie. Invisibilisation des femmes

Présentation du Collectif Les Lucioles par  Elise Vigier/Frédérique Logiée
Elise : Nous avons beaucoup interrogé la marge à travers les auteurs montés (Pasolini, Fassbinder, Copi).
Elise et Frédérique ont eu envie d’interroger la femme et se sont mise de coté pour faire un chantier.
1er spectacle : Performance sur c’est quoi une femme ? Demande à Leslie Kaplan d’écrire.
Frédérique : Sortir du répertoire et du champ classique nécessite de réinterroger le processus d’écriture ou de conception. Beaucoup de réactions de femmes : « ce n’est pas ça une femme ! » Amusements et envie de poursuivre mise en chantier d’un 2e spectacle à partir d’une série de questions posées dans 3 villes d’Europe (Italie, Pologne, France) à des femmes.
Création de petits films à partir de ces rencontres.
 Diffusion d’un extrait de film : A partir de la question « Dieu est il marié ? »

Leslie Kaplan : On ne peut pas écrire si on ne se met pas en dehors des places. Quand on écrit, quand on fait un spectacle, on essaye de mettre en œuvre, de jouer avec les rôles, les gens, les places. Assumer une bi-sexualité psychique. Tenir fermement cela, est compatible avec le fait de mener des bagarres pour obtenir une meilleure représentation des femmes dans les rôles de pouvoir.

Elise Vigier : Amener à déplacer, pour que notre création échappe aux cases. On commence par faire du théâtre et on en vient à signer un documentaire.

Fédérique Logiée : Difficile d’échapper au concept de mise en scène féminine. On est programmé dans des festivals de la femme, programmées par des femmes,…

Fin des débats

Rédigé par Stéphane Frimat le 04/04/2012
Relu Jeanne Menguy




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